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[NOUVELLE-CALÉDONIE] Sus aux envahisseurs

La Nouvelle-Calédonie compte parmi les Hotspots mondiaux de biodiversité. L’archipel compte autant de végétaux terrestres que l’Europe toute entière, et l’une des biodiversités les plus riches et les plus originales de la planète. Mais ces îles uniques et fragiles sont aujourd’hui envahies par de nouvelles espèces venues d’ailleurs, qui entrent en compétition ou détruisent les plantes et animaux autochtones, souvent dépourvus de défenses. Apportés volontairement ou non par l’Homme, elles sont un problème écologique et social majeur auquel les autorités, gestionnaires, industriels ou scientifiques doivent aujourd’hui faire face. Rats, chats, cerfs, cochons, fourmis, sur les 100 espèces envahissantes considérées comme les plus dangereuses de la planète, 30 sont déjà présentes en Nouvelle-Calédonie.

En perturbant le milieu naturel, ces nouvelles espèces posent notamment de graves problèmes aux populations kanak, qui dépendent en grande partie de leur agriculture vivrière mise à mal par les invasions de fourmis, d’escargots ou encore de cochons sauvages qui saccagent les récoltes.

Les autorités calédoniennes ont créé plusieurs outils spécifiques et innovants, comme le centre de régulation du gros gibier, chargé de contrôler les populations de mammifères invasifs sur le territoire, ou encore le service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire, présent à tous les points d’entrée potentiels de nouveaux envahisseurs (ports, aéroports, postes) afin de les détecter et les détruire dès leur arrivée sur l’île. Pendant ce temps, les scientifiques de l’Institut de Recherche pour le Développement de Nouméa travaillent activement à mieux comprendre ces phénomènes d’invasions, l’impact de ces espèces sur les milieux et les cultures, afin d’optimiser encore cette lutte et préserver au mieux la Nouvelle-Calédonie.

Photographies de Thibaut Vergoz pour le CNRS Images, l’IRD Images, et Sciences et Avenir.
Texte d’Estelle Bonnet-Vidal.